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La formation professionnelle aujourd'hui : qu'en pensent les Français ?

Partagez-vous l'opinion des Français sondés par le Cnam et Harris Interactive vis-à-vis de la formation professionnelle ? Est-elle accessible ? Répond-elle aux besoins du marché de l'emploi ? Les Français se sentent-ils suffisamment informés quant aux possibilités de formation tout au long de la vie ? Une enquête* fait le point sur ces différentes questions. 

Jugée en majorité utile, diversifiée et ouverte à tous, la formation jouit plutôt d'une bonne image dans l'Hexagone. 

Le panel* de 2047 Français, interrogés par Harris Interactive à la demande du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), se dit en effet satisfait. Ceux ayant déjà suivi une formation continue le sont tout particulièrement parce qu'ils ont pu, pour 85 % d'entre eux, développer de nouvelles compétences

La formation professionnelle a de nombreux atouts

La formation est considérée comme un vrai levier professionnel : elle concerne tout type de public (salariés, chômeurs, personnes peu qualifiées ou en reconversion...), et apparaît surtout comme un moyen efficace d'évoluer et de progresser (89 %), de maximiser son employabilité (85 %), de s'accomplir personnellement (86 %), voire de de reprendre en main son destin en cas de difficultés professionnelles (87 %). 

Ce premier constat de satisfaction peut toutefois paraître surprenant car, comme le remarque Thibaut Duchêne, adjoint de l'administrateur général du Cnam, en charge de la stratégie et du développement, "on s'imagine souvent que les Français ont un regard un peu négatif sur la formation. C'est, entre autres, ce que l'on a voulu vérifier en lançant cette enquête". Une enquête qui montre, en tout cas, que les Français en ont une vision plus nuancée.

... mais elle a encore des défis à relever

Bien qu'elle soit efficace et de qualité, la formation doit, aux yeux des Français, encore être perfectionnée. L'offre actuellement disponible sur le territoire fait partie des points à améliorer. Pour les individus interrogés, il s'avère important que l'offre de formation continue réponde aux besoins du marché du travail, "et à un réel besoin de professionnalisation", ajouteThibaut Duchêne. Seulement, moins de 6 personnes sur 10 considèrent qu'elle est aujourd’hui adaptée.

De même, ils sont nombreux à estimer que cette offre n'est pas suffisamment accessible géographiquement. Plus de la moitié des Français (55 %) envisageraient de suivre une formation ; cependant la distance domicile/lieu de formation pourrait être un frein à leur engagement si le trajet était supérieur à 30 minutes. "On peut comprendre leur point de vue : la formation doit répondre aux besoins individuels mais il y a à l'heure actuelle un problème de répartition territoriale et de métropolisation des points de formation, constate Thibaut Duchêne. C'est pour cette raison qu'au Cnam, nous avons lancé une opération qui consiste à développer 100 nouveaux centres d'enseignement (en plus des 150 existants), dans des villes de taille moyenne, en métropole et dans les territoires ultramarins".

La formation professionnelle continue doit se démocratiser pour que les 93 % des Français qui jugent important de suivre au moins une formation au cours de sa vie, puissent le faire. La loi Avenir professionnel, entrée en vigueur en début d'année, a l'ambition de donner encore plus de liberté pour se former. Avec notamment un compte personnel de formation crédité en euros et une application mobile CPF qui sera lancée à la rentrée 2019. Celle-ci permettra d'acheter la formation de son choix sans intermédiaire et, "grâce à la géolocalisation, de trouver une formation à proximité de son domicile, explique Thibaut Duchêne. Les Français pourront donc avoir plus de visibilité quand ils voudront se former." 

Formation professionnelle : un déficit d'information

C'est aussi finalement l'un des messages qu'ont souhaité faire passer les sondés au travers de l'enquête : plus d'un sur deux se dit mal informé en matière de formation. On l'a vu, 62 % n'ont pas connaissance de l'offre de formation qui existe près de chez eux. Par ailleurs, 60 % ne savent pas, par exemple, quelle est l'offre globale de formation tout au long de la vie, ni ce que peut coûter une formation en général (65 %). "Ces chiffres montrent que les gens ont besoin d'information, mais aussi d'un accompagnement, souligneThibaut Duchêne. Ils peuvent le trouver auprès de différents interlocuteurs aujourd'hui : leur entreprise s'ils sont salariés, mais également auprès des organismes de formation publics et privés auprès desquels les Français semblent accorder une certaine confiance pour développer la formation professionnelle en France.  

Yasmina Haddou-Essom

* Enquête réalisée en ligne du 26 au 30 avril 2019 auprès d'un échantillon de 2047 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. 

>> A LIRE : La reprise d'études, par Antoine Teillet (éditions Studyrama)

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